Monday, February 27, 2006

8 keys to an excellent cup of gongfu cha

In his latest book, Teaparker summarizes the gongfu cha technique in 8 key points, 8 things you need pay attention to:
1. Select good quality tea.
2. Use good water.
3. Choose the corresponding teaware to prepare your leaves.
4. Choose a cup where the tea will look good and have a pleasant feel on your lips.
5. Use the right quantity of tea leaves.
6. Bring the water shortly to boil. This is necessary to 'open' the water.
7. Pouring the hot water at the right speed in the teaware.
8. Brewing the tea for the right amount of time.

For those who have only recently started to read my blog and who would like to know more about the gongfu cha technique, I'd like to remind you to visit my classroom page and go through the first 6 lessons to learn gongfu cha in detail.

My blog is trying its best to give you all the keys for a perfect cup:

1. In my selection page, you'll find the list of the good teas I drink and that you can order from me,

2. Here, I explain what is a good water. In addition, I give away active bamboo charcoal to improve the taste of your water with your first order,

3. I've explained how to choose your teaware depending on the tea. For each teapot I'm using for a certain type of tea, I always explain why it matches that particular tea. I even test the same tea in different teapots for final confirmation.

4. I've shown why celadon matches green tea well. This Qing dynasty white and blue cup will be great for oolong and the antique black Tianmu bowls are making old tea more mellow.

5. Here, I explain the principles to select the right quantity of leaves. The 3 next points are all shown in video or explained on that same page.

Always striving to help you make better tea.

Friday, February 24, 2006

Mes 4 théières d'Yixing

Aux 'amoureux' de théières:De gauche à droite et du haut en bas, de la glaise la plus dure à celle la plus souple: Zhuni baotai, zhuni xishi, zisha pourpre et duanni jaune.
J'aime bien la sobriété de leur forme. Pas de fioritures ou quoique ce soit de kitsch comme des têtes de dragon ou des gravures. Rien pour détourner l'attention. De plus, la glaise de chacune de ces théières est pure. Aucun mélange n'a été fait pour obtenir une couleur ou texture spéciale. Ainsi, l'action de chaque théière sur le thé est unique et 'pure'. Le résultat est un thé cohérent et limpide. Elles sont faites à la main par des artisans professionnels, mais ne revendiquent pas l'appelation de théières de maitre. Elles restent modestes comme le sont les arpenteurs de la voie du thé. Leur unique but: faire le meilleur thé, aussi souvent que possible.

Thursday, February 23, 2006

Zisha vs Duanni clay with cooked puerh

Today, I brewed this brick of cooked puerh from the year 2000 in both my Yixing Zisha and my Yixing Duanni clay teapots. Both these recently made teapots are exactly the same, except for the clay they are made of. This is the best way to test the effect of the clay. If they were teapots of different shape, weight or age, then each different parameter would have influenced the result of the tasting. Also, I have used both only a couple of times so that the clay is relatively unaffected by previous brewings.

I had previously explained why I dedicate this Duanni teapot for cooked pu er. The reason I dedicated the Zisha to old raw pu er instead is that, in theory, purple Zisha Yixing clay is harder than Duanni and will therefore better reflect complex aromas. At the same time, Zisha clay is not as hard as zhuni and has pores of average size that will help improve and tame the bitterness of such teas to a certain degree.

This was the theory. Today I tasted and tested my hypothesis. Before I give you the result, let me add that this kind of experiment is like fitness exercise for your taste buds. The very first lesson with Teaparker consisted in tasting 4 different mineral waters. Then he gave us another 4 glasses with the same waters, and we had to find which water is which. It's by doing this kind of tastings of very similar teas or water that you have to pay the most attention to what your taste buds are telling you. The more often you do it, the better you'll become at tasting.

The first brew of puer is not very bitter and I didn't taste much difference between the two teapots, I humbly admit. However, starting with the second brew and up to the very last, the brews were quite different and the result exactly as expected:
- the duanni brewed a very round, mellow and sweet puer. The aromas were strong earth and wood. Not a very complex bouquet, but a very pleasant, simple cooked pu er. A lot of nice aftertaste.
- the zisha brewed a puer with stronger aromas, but also with some bitterness on the tongue. It had a mellowing effect and the result was somewhere between the duanni and what I had obtained with a glazed gaibei.

"Vertauen ist gut, Kontrolle ist besser" is a German saying I learned when I entered the professional world: "To trust is good, to control is better"! So, I'm quite glad I have verified that soft Duanni clay and harder Zisha clay have indeed the properties I learned from Teaparker.

One question remains: in light of this experience, is my Duanni teapot the better choice for cooked pu er? The result with the zisha teapot was not unpleasant at all. I would not say that my zisha is a bad choice. Actually, for people who like fragrant tea, the zisha teapot would be a very good choice as it achieves a nice balance between making the tea round and keeping its original fragrance. However, according to my taste and experience of older (cooked and raw) puer, the Duanni clay gave me the most pleasure with this tea. It made it taste five to ten years older than with the zisha clay. This is just how a good, simple puer is supposed to taste like.

Musiques traditionnelles chinoises

La musique instrumentale chinoise ancienne me fait entrer plus facilement dans l'état d'esprit calme et heureux du gongfu cha. D'écouter une musique composée par des musiciens dont les passe-temps étaient la calligraphie, les lettres et le thé me plonge immédiatement dans cette culture que j'aime pour planer. Mes plaisirs sont simples: une coupe de bon thé et de la musique chinoise douce et envoutante.

Je récapitule ici mes meilleurs albums de musique chinoise. Ils représentent des instruments différents et sont joués par des maitres de renom. D'abord les CD simples:
- Le guqin, l'instrument préféré de mon maitre Teaparker, cithare dont l'histoire remonte à plus de 2000 ans. C'est aussi celui que je conseille en premier.

- L'erhu, sorte de violon à deux cordes. Tout comme le guqin, ses sonorités sont typiquement chinoises.

- Le zheng, autre cithare chinoise. Ces morceaux sont bien intimistes et lents. Seul un autre instrument l'accompagne.

- Le pipa, le luth chinois. L'interprétation de ces 9 morceaux est assez joyeuse et les solos plus rares. Convient mieux quand on ne boit pas seul ou bien quand on veut se remonter le moral.

Puis les CD double:
- Guqin. Sur le premier CD, maitre Wu Wen-Guang joue du guqin, accompagné parfois par par une flute chinoise (di). Maitre Wu est professeur au conservatoire de Pékin. Sa maitrise du guqin est plus virtuose, mais aussi plus difficile d'accès que celle du CD simple de guqin présenté plus haut. Il a des passages encore plus lents et parfois sans mélodie apparente, mais avec des sons incroyables.
Le second CD est de maitre Wu Jing Lue, le père et professeur de Wu Wen-Guang. L'enregistrement date des années 1950!! Il n'a pas été très remastérisé, si bien qu'on entend des petits craquements comme sur un disque en vinyl. Cette musique nous amène encore plus loin dans le temps. Génial!

- Pipa. Lin Shi-Cheng est LE maitre du pipa en Chine. Sur le premier CD figure "An Overall Ambush", un des morceaux de pipa les plus célèbres (également inclus dans le CD simple de pipa). Il nous en met plein la vue et les oreilles. Ce n'est pas la musique la plus zen pour un thé calme, mais c'est celle qu'on écoutera juste pour sa beauté. Le second CD est plus lent et conviendra mieux au gongfu cha.

Le prix d'un CD simple est de 7 euros, et 14 euros pour un CD double (frais de transports exclus). Comme d'habitude, écrivez-moi directement si mes thés, théières ou autres ustensiles vous intéressent (stephane_erler@yahoo.com)

Visite au mémorial de docteur Sun Yat Sen

C'est un lieu de souvenir dédié au père de la nation chinoise. Il est révéré à la fois par les communistes de Chine Populaire et par les 'nationalistes' de Taiwan. C'est grâce à lui que l'empire Qing a fait place à la République de Chine, le nom officiel de Taiwan. Il a essuyé 10 échecs successifs avant d'y parvenir! C'est un bon exemple de persévérance qu'il peut être utile de méditer devant une coupe de thé raté!

Pleins d'expositions ont lieu dans ce grand batiment construit comme un palais impérial. Je vous présente quelques photos prises récemment.


Je ne suis pas certain que cet objet avait un rapport avec le thé, mais j'ai vu Teaparker en utiliser un très semblable pour chauffer son eau sur un réchaud placé dans l'ouverture.

J'imagine bien une vieille tetsubin fumer là-dessus...
J'ai aussi bien aimé cette chaise longue antique. On voit comment on a pris une chaise classique chinoise, augmenté l'angle du dossier et ajouté un reposoir pour les pieds. Je trouve le résultat assez hilarant, car au lieu d'obtenir une chaise longue moelleuse, on obtient une planche dure pour les fesses et le dos! Pour un occidental, cela ressemble à un instrument de supplice. Un chinois trouvera cela sûrement confortable, par contre. On comprend mieux qu'ils ont été habitué depuis des générations à s'assoir sur le sol et à dormir sur le dur. Les lits ici sont bien durs et de nombreuses personnes ont encore des fauteils en bois massif dans leur salon. Or, les médecins du dos conseillent de nos jours de dormir sur de tels lits qui gardent la colonne vertébrale droite: encore un domaine où les Chinois étaient en avance sur nous!

Je suis ensuite allé voir quelques jolies calligraphies chinoises.
Il y en avait beaucoup. Voici la vue d'un côté:
Et voici la vue de l'autre côté:
Et, pour finir, en voici encore une très simple. J'aime bien le dernier caractère en bas à gauche: xin, le coeur. On dirait un visage en train de sourire. (La traduction 'maison' de ce poème est: "Regarde vers le ciel et ton coeur grandira". Ainsi, pour être amour, il faut voir haut et élever son âme au-dessus des affaires de ce monde. Et quand on parle de quelque chose de beau et de pur comme du thé, on laisse la politique de côté ;)

Tuesday, February 21, 2006

A wonderful afternoon

I took 2 hours off this afternoon to enjoy 2 excellent green teas from China (samples sent by a very dear blog reader). The weather turned warm and sunny today in Taipei (26 degrees) and it was perfect to artfully brew these fine teas. Let me first show you where I went to brew my tea:
A look on the left:
A look on the right (you can see a tall blue 'cloud' in the background. It's Taipei 101, the world's tallest building.)
Now let's focus on the teaware. Notice my Sung dynasty ever filled with hot water.
Now have a look at the dry leaves. The tea is called Azure Mountain Green Water. I had never heard about it before.
I use the old ever and find the small flow of water very elegant and appropriate for the delicate green tea:
Very interesting green leaves. They look like (very small) pineapple leaves.
It tastes a little bitter, sour and very fragrant like old fashioned fruit candy when I was a kid. A very persistant fragrance, a sign of a high quality. It was really nice to discover this tea and I want to take this opportunity to thank the several kind readers who have sent me amazing teas to taste.

Let me add another picture of my old ever that made this brewing even more special. That it fits well with this tea is no coincidence: Sung dynasty ware was mostly used for green tea.

Monday, February 20, 2006

Zhuni Baotai pour Oolong peu fermentés

Cette théière convient parfaitement aux oolongs de haute montagne et aux baozhongs. C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai prise, même si j'ai hésité plusieurs mois, vu son prix, deux fois celui de mes deux autres théières en zhuni. Expliquons encore une fois pourquoi on fait ce type de thé dans cette théière:

1. La finesse de ses parois:
Elles sont hyper fines. On appelle une telle théière 'baotai' en chinois, avec bao qui veut dire fin, peu épais. Cela demande un grand savoir-faire et plus de temps pour la réaliser. (Cela explique le prix). Le résultat est une théière de 15 cl qui pèse 50 grammes, alors que la zhuni à motifs de même contenace pèse 90 grammes (poids des thèières vides sans leur couvercle. Add: avec le couvercle, la théière pèse 71 gr). Dans un test précédent, nous avions observé que les parois fines conviennent aux thés fleuris.
Ses parois fines et une haute température de cuisson (nécessaire pour les thés peu fermentés), lui donnent un son très aigü lorque l'on laisse retomber le couvercle sur la théière.

2. La glaise zhuni
Cette glaise rouge est plus dure et a des pores moins nombreux et plus fins que les autres glaises d'Yixing. Cela la rend plus proche de la porcelaine (qui restitue le plus fidèlement le thé) tout en conservant les propriétés bénéfiques de la glaise d'Yixing. Ses minéraux et pores remplis d'air 'filtrent' et améliorent l'eau. Elle tient mieux la chaleur aussi que la porcelaine.

3. Un bec verseur large
Il permet de vider rapidement la théière. Or, un déversement rapide rend le thé plus léger et fleuri, alors qu'un déversement lent donnera plus de corps au thé. Un gros bec est rarement joli et celui-ci peut paraitre un peu trop gros d'un point de vue esthétique. Mais la priorité de cette théière est fonctionnelle (faire le meilleur thé possible) avant d'être artistique.

4. Un filtre intérieur en boule de golf
Celui-ci empêche les feuilles d'oolong de boucher et donc de ralentir l'écoulemnent.

5. La taille de la théière
Cette théière de 15 cl est plutôt grande pour une théière de gongfu cha. En fait, cela correspond bien à la taille des oolongs de haute montagne. Leurs feuilles sont plus grandes, car elles poussent plus lentement sous un climat plus frais.

6. La forme.
Sa forme ronde permet aux oolongs de s'étirer de leur boule dans toutes les directions. Mais elle n'est pas complètement ronde (ce qui aurait été parfait pour le oolong), mais est un peu aplatie. Cela fait que, du point de vue de la forme, elle convient encore mieux au baozhong.

Deux essais avec mon Da Yu Ling:
1. La première fois que j'ai fait de mon meilleur oolong de haute montagne (1800 mètres) dans cette théière, j'étais un peu sceptique. Mais mes doutes furent rapidement balayés. Je redécouvrais un thé plus frais et plus léger que jamais. Les infusions se succédaient rapidement car le plaisir était vraiment au rendez-vous. Les notes d'orchidées étaient plus claires et nettes, et je ne distinguais aucun défaut dans le verre.

2. J'ai fait un deuxième essai aujourd'hui, en refaisant ce même oolong aussi dans mon gaibei le plus fin. Cela me permit de confirmer les différences mentionnées ci-dessus: des notes plus claires et plus fragrantes, un peu de moelleux, mais pas trop et un thé qui arrive plus chaud dans la bouche. Cependant, la différence est bien moins importante qu'entre la duan ni et le zhong pour le puerh cuit, par exemple. Un bon gaibei bien fin donnera aussi de bons résultats, probablement même meilleurs qu'une théière qui n'est pas adaptée: j'utilisais auparavant une zisha de forme assez semblable (à gauche sur la photo ci-dessous), et aux parois presque aussi fines. Mais rien que le fait qu'elle fut en zisha 'gommait' trop les notes les plus florales. Bref, cette zisha convient mieux aux thés un peu plus fermentés.
Un autre truc que j'ai remarqué lors de ce deuxième test, c'est que les oolongs de haute montagne n'aiment pas tellement être interrompus. Le fait de l'infuser, de le goûter, de faire le même dans le gaibei, et de faire des pauses (vu que j'étais seul et que je n'avais pas tant soif que cela pour descendre tant de thé) diminua la qualité de mes infusions. Les feuilles humides et chaudes continuent de travailler et si on ne les infusent pas rapidement, leur fraicheur s'estompe. (C'est surtout vrai pour ce type de thé frais). La théière n'est donc pas tout! Encore faut-il bien savoir la manier!

Friday, February 17, 2006

My Duan Ni teapot for cooked pu-er

Today I had the opportunity to compare my 1990 wild cooked Tuo Cha brewed in a thin gaiwan and in my latest Duan Ni Yixing teapot. The differences were exactly the one I had expected. The Duan Ni gave a more round, mellow and full body brew than with the gaiwan. The gaiwan's brew tasted more thin, with some higher pitched notes and some bitterness on the tongue. It was still very good, as it reflected the quality of this Tuo Cha. But when looking for drinking pleasure, I recommend using the proper teapot to brew it.

To understand and study a tea, the gaiwan gives a more truthful account of its strengths and weaknesses. Also, with a gaibei, it's easier to watch the color of the brew change and decide when best to pour the tea. With the teapot, you have to look at the color of the tea coming out as you start to pour. If the color of the puer is too weak, pour slowly or stop right away.

It was interesting to see how an excellent cooked puer could be further improved with the duan ni teapot. Next time, I will try the same experiment on my younger 2000 cooked pu-er zhuan cha. I expect the improvement to be even more dramatic... (A word of caution to avoid missunderstandings: as bad young puer doesn't turn into gold as it turns old, a duan ni teapot can't change very bad puer into a good one.)

Thursday, February 16, 2006

Ma Beauté Orientale

Ce thé taiwanais a été inventé un peu par accident. Les récoltes d'Oolong avaient été endommagées par la venue de petits criquets, nombreux dans les plaines du centre de Taiwan dans la chaleur de l'été. Quand ce genre d'invasion se produisait, les cultivateurs de thé s'abstenaient de récolter les feuilles abimées. Mais l'un d'autre eux ne voulut pas se laisser abattre et récolta quand même. La morsure de ces insectes avaient déclenché le processus de fermentation déjà sur l'arbre. La fermentation finale étaient donc plus lourde qu'habituellement. Quand, à la fin du 19è siècle, ce cultivateur vendit son thé à Dodd, l'agent commercial anglais, il réussit à en tirer un très bon prix. Dodd savait qu'il allait pouvoir le vendre cher à ses compatriotes. La légende veut que ce thé finit par arriver dans la tasse de la reine d'Angleterre qui le baptisa 'Oriental Beauty'.

Cependant, notre fermier était retourné dans son village près de la ville de Hsin Chu. Personne ne voulait le croire quand il dit pour quelle coquette somme il avait pu vendre son thé aux feuilles endommagées par les criquets. Là-bas, même de nos jours, on appelle ce thé "Pong Fong Cha", le thé des vantards!

Un troisième nom circule, notamment employé dans la région Wen Shan, proche de Taipei. C'est celui de "Wu Se Cha", le thé aux cinq couleurs, en référence à l'apparence de ses feuilles sèches.

Ce thé est une donc anomalie à plusieurs titres:
- il n'est récolté qu'en été (et non au printemps ou en hiver) car c'est là qu'il y a le plus d'insectes (appelés tea jassid en anglais),
- il est forcément bio car il faut préserver les insectes,
- c'est un thé de plaine, alors que tous les bons oolongs sont récoltés de plus en plus hauts dans les montagnes,
- c'est un thé fortement fermenté, presque rouge, alors que le goût du public s'oriente de plus en plus vers le vert.

La qualité de ce thé varie grandement, ainsi que son prix. Le bas de gamme est appelé fancy oolong et est surtout exporté. Il est fait à paritr de feuilles récoltées durant les autres saisons que l'été et mélangé avec un peu de vrai Beauté d'Orient. La meilleure qualité peut atteindre des prix assez astronomiques. Elle se caractérise alors par une très grande concentration des saveurs.

J'en ai justement un dans ma réserve. Il a l'odeur classique, un peu acidulée, de miel, d'ananas et de cannelle. Mais ce qui fait sa grande qualité, c'est son absence d'amertume. Du coup, on peut le faire aussi puissant que l'on veut.

Comme le thé rouge indien, mieux vaut le faire en gaiwan ou dans une théière en porcelaine. Je n'utiliserais une théière en zisha que s'il s'agit d'un bas ou moyen de gamme. Cela peut ajouter du corps et du yun (longueur sèche en bouche) et gommer certains défauts. Celui-ci n'en a pas besoin.

A l'arrivée, (presque) toutes les feuilles ont la même couleur rouge caractéristique de la fermentation. On peut alors s'amuser à chercher les petites morsures de ces sauterelles sur les feuilles.

Wednesday, February 15, 2006

Mes lecteurs me sidèrent

Vous êtes de plus en plus nombreux à m'écrire directement, et je m'en réjouis. Je me rends compte qu'en plus d'un public très curieux et qui souhaite s'initier sérieusement au gongfu cha, j'ai aussi un groupe de lecteurs (et de lectrices) déjà très experts.

Ces photos, par exemple, m'ont été envoyé par une lectrice du sud de la France. Ce sont des poteries qu'elle a faites elle-même! C'est si rare d'avoir un potier qui s'intéresse au thé (Teaparker m'avait fait cette révélation lorsqu'il donna des cours aux potiers d'Yingge.) Et je peux confirmer qu'il y a un plaisir évident à boire d'un pot fait soi-même.

Je compte aussi deux cultivateurs de fleurs et de bambou, des commerçants de thé en Europe et en Israel, un illustrateur, des employés et des gérants de maisons où l'on sert du thé, des étudiants en médecine chinoise... et j'en oublie. Bref, c'est sympa de vous avoir comme lecteurs. Vous me donnez envie de continuer à partager mon expérience.

Tuesday, February 14, 2006

What pu-erh will age well?

A (not so) recent question by David asked me what attributes to look for in a tea (pu-erh) so that it will improve as it ages. I focus on pu-erh, because it may be too difficult for consumers to take proper care of oolong over a long period of time (as it requires regular roasting).

One important answer David knew already: bad young tea will become bad old tea.

There are three other questions one should ask:
1. How good you want the tea to become?

The higher your future expectations, the higher the quality of the original leaves you'll need to get there. If you like old pu-er in general and even cooked pu-er, then you may not need to go after the best quality.

2. How long are you willing to wait?
Aging pu-er takes time, lots of time. In Taiwan, the tropical heat and humidity during summer gives aging a natural boost. Even so, the serious merchants in Taipei often wait 15 years until the tea has reached sufficient maturity before selling those teas. The longer you are willing (and able) to wait, the more it makes sense to age pu-erh yourself, as prices rise exponentially over time. Buying very young for the very long term is the riskiest strategy as it's most difficult to tell how a pu erh ages when it's very young. An alternative strategy, suited if you aim at very old, is to purchase compressed pu-er (loose leaves don't age so old) when it's already 10 to 15 years old and still reasonably affordable. My Menghai district Fang Cha Zhuan of 1990 (wrapped 3 bricks at a time) falls into this category.

3. Do you have a proper storage environment?
It should be a clean and without bad or strong odors. High temperature and natural humidity are good. And best is to store more than just a cake or 2, so that you build a critical mass that creates its own smell barrier. Best is to purchase a qizi bing (7 cakes in their original bamboo wrapper).

I was reflecting on what attributes the pu-erh should have while sipping from my cup on the left last Sunday. Teaparker brought an unopened 30+ year pu-erh to celebrate the Chinese Lamp Festival. We first brewed it in our Cha Ren Ya Xin zhuni teapot, but didn't use sufficient leaves. This one needs to be concentrated like an expresso. A second try with more leaves in a gaibei gave much better results. Very smooth and dry. There was the earthy smell, but also like an absence of smell similar to sharks' fin. Like a cloud. It must have been one of the oldest pu-ers I've had so far.

What attributes to look for:

1. You may remember the 3 techniques to dry pu-erh leaves:
- Under the sun: this is the standard traditional technique. Such pu-erh has then the best potential to age well if the drying was well done.
- Frying the leaves on a big wok: this gives the leaves a smoky smell. This smell will gradually disappear over time. While not as good as the sun, for aging it shouldn't have such a big impact.
- Baking the leaves in an oven. This technique doesn't give the pu-er the smoky smell, but it destroys some of its aging properties. It makes for a very fragrant young pu-er, but this kind of pu-er will not improve, just decline over time, like lightly fermented oolong. To recognize such pu-erh, watch for a more reddish brew.

2. A normal ratio of white tips:
There is a fad in the current marketplace to sell very fragrant (baked) pu-erh. Because of this, some are even producing pu-ers with white tips only or a very large numbers of white tips. This is especially typical of plantation pu-er, since their leaves are regularly harvested in their young stage. I have also seen some cakes with pu-er flowers on top of them. The problem is that such leaves contain too much water and this creates acidity over time.

3. Strong, wild leaves have the best potential
The ratio of white tips for wild pu-er should be lower than for plantation pu-er. But they should not have disappeared completely either, otherwise it may be that the cake is made up of only old leaves. The very best pu-erh I have encountered are wild. They have the strength and potential for the longest and best aging. And if you like them young, then you should love them as they grow old.

Here is one of my best young raw wild puerh. The picture is from last year, but it gives you an idea what it should look like in terms of white tips or sharpness of the veins.

Saturday, February 11, 2006

Théière Zisha d'Yixing






















Je vous présente mon coup de coeur de cette nouvelle année: une petite théière Yixing faite à la main avec de la pure glaise zisha (pourpre sabloneuse) d'Yixing. Elle convient très bien au vieux pu-erh cru. C'est d'ailleurs pour eux que je l'ai prise. J'utilisais ma théière Yixing de 7 ans auparavant, mais comme ma femme ne boit pas de puer, je n'arrivais que rarement à boire toutes les infusions que recèlent ces thés. Celle-ci est plus petite (10 cl contre 15cl). J'ai essayé mon Jiang Cheng avec samedi. Un régal! Et en plus j'ai l'impression que j'ai pu en tirer plus grâce à elle.

Passons en revu pourquoi je l'ai choisi pour mon vieux puer cru. Cela vous fera un exemple appliqué de comment choisir une théière pour un thé en particulier:
- la glaise zisha est une glaise de souplesse moyenne (plus dure que la Duan Ni, mais plus souple que la Zhu Ni). Elle convient donc bien aux thés qui sont à mi-chemin entre le non fermenté et le 100% fermenté ou bien entre peu de torréfaction et une torréfaction intense. Le pu er de 10 à 20 ans d'âge correspond donc bien: Il a déjà bien évolué, mais n'est pas encore aussi fermenté que du cuit.

- Cette théière pèse 100 grammes et ses parois sont moyennement à assez épaisses. Elles retiennent la chaleur plus longtemps et prolongent l'infusion. Cela convient donc plus aux thés qui ont du corps et de la longueur en bouche.

- Sa petite forme ronde fait qu'elle conviedrait aussi bien à du oolong de basse montagne (aux feuilles petites) bien torréfié ou à un oolong âgé. Le pu-erh décortiqué donne souvent des feuilles petites et brisées. Celles-ci rentrent donc bien dans une petite théière. Sa petite taille fait qu'on a pas besoin de trop de feuilles pour en tirer un jus corsé, comme un expresso, si on le laisse infuser longtemps. La forme ronde permet aussi une expansion harmonieuse de toutes les feuilles.

- La température de cuisson a dépassé les 1200 degrés, comme l'indique le son du couvercle quand il touche la théière, même si les parois épaisses étouffent un peu les aigus. Cette haute température est nécessaire pour permettre de réduire l'eau présente dans la glaise à moins de 2%.

- Elle est faite en série, mais à la main par des artisans expériementés. Cela permet de garder le coût bas tout en lui donnant une forme vivante. Au niveau esthétique, en plus de la forme générale, il y a 3 parties qu'il est important d'observer avec attention:

1. L'anse de cette théière est très fine et cela contraste bien avec son corps rond. Cela lui donne beaucoup d'élégance.

2. La boule sur le haut est une des parties de la théière qu'il est important de ne pas rater. C'est plus difficile qu'il ne semble. La boule doit avoir juste la bonne taille et donner une impression de force et pas de ratatiné!
3. Mais le plus important reste encore le bec verseur. C'est vers lui que se porte le regard lorsque le thé jaillit, et c'est de lui que dépend la fluidité du jet. Sur cette théière, ce petit bec est mignon tout plein. Sa petite taille et son angle courbé donne un jet très joli (faudra que je pense à en faire un vidéo un de ces jours) et la théière se vide en 11 secondes chrono. C'est une vitesse tout à fait respectable pour un bec si petit. Il convient bien aux thés qui ont du corps. (Pour les thés légers et fleuris ont cherchera un écoulement rapide). Le jet s'interrompt comme il se doit quand on appuie sur le trou situé au-dessus de la boule sur le couvercle. Cela montre que le couvercle, même s'il bouge un petit peu, couvre bien la théière.

- La présence d'un filtre interne en glaise en forme boule empêche bien les feuilles de bloquer la sortie:
(Ici une photo de ce genre de filtre sur le même théière faite en Duan Ni.)


Conclusion: Quelques rinçages eau chaude/eau froide et ma théière fut prête pour essayer mon puer sauvage de Jiang Cheng. L'essai fut concluant: la théière donne un thé plus rond et moelleux qu'avec le zhong et n'a pas diminué l'intensité des saveurs. Je l'ai d'ailleurs fait goûté à une amie qui goûtait du vieux pu-er pour la première fois: le rouge lui monta aux joues et elle me dit qu'elle se sent comme si elle avait bu un verre de vin!
L'autre caractéristique intéressante de cette théière, c'est son prix. Tout comme sa soeur en Duan Ni (ci-dessous) elle coûte autour de 50 Euros (seulement!)