Thursday, December 31, 2009

Best of 2009

My resolution for 2010 is to continue sharing my tea discoveries with you: find great teas and teaware, explain how to pair them well, bring beauty and passion to brewing.

Blog visitors from Malaysia, Singapore, China, Japan, Thailand, Australia, Canada, the USA, Israel, Turkey, Greece, Spain, Italy, the UK, France, Monaco, Belgium, the Netherlands, Switzerland, Germany, Austria, Ukraine, Poland, the Czech Republic... have found Tea Happiness in the teas and accessories they have ordered. For all those who also wish to enjoy the Tea Masters selection in 2010, just send me an e-mail request at: stephane_erler@yahoo.com

It will make you happy and give me the means to pursue my discoveries.

(Version française à la fin de l'article)

December/Décembre:
Zhu Shan and Shan Lin Shi tea plantations
November/Novembre:
Qinghua porcelain / Porcelaine Qinghua
October/Octobre:
Hung Shui Oolongs
September/Septembre:
1983 Wenshan Baozhong
August/Août:
Meeting tea friends / Rencontre avec d'autres amateurs de thé
July/Juillet:
Tea in French garden / Thé dans le jardin
June/Juin:
Hsin Chu Oriental Beauty
May/Mai:
Tea Fairy / La Fée du thé
April/Avril:
The secret tea language of Chinese triads / Le langage secret du thé de la mafia chinoise
San Hsia Bi Luo Chun
February/Février:
'Revolutionary' Loose raw puerh from the early 1970s / Puerh cru 'révolutionaire' du début des années 1970s.
January/Janvier:
The Year of the Ox / L'Année du Boeuf

Ma résolution pour 2010 est toute simple: continuer de vous faire partager mes découvertes de thé: trouver de superbes feuilles et accessoires, enseigner la pratique du gongfu cha avec beauté et passion.

Des visiteurs de Malaysie, Singapour, Chine, Japon, Thailande, Australie, Canada, USA, Israël, Turquie, Grèce, Espagne, Italie, Royaume Uni, France, Monaco, Belgique, Pays Bas, Suisse, Allemagne, Autriche, Ukraine, Pologne, la République Tchèque... ont trouvé le Bonheur dans les thés qu'ils m'ont commandés. Pour tous les lecteurs et lectrices qui font le voeu de goûter à la Sélection Tea Masters en 2010, il suffit de m'envoyer une demande à l'adresse: stephane_erler@yahoo.com

Vous y trouverez plein du plaisir et me donnerez les moyens de poursuivre mes recherches.

Wednesday, December 30, 2009

Speechless

* Cha Xi *
** Mid 1960s loose raw puerh leaves **
*** Peace and Energy ***
**** Glimpse of Paradise ****

Tuesday, December 29, 2009

Le miracle de Noël chez Teaparker

Lors de notre cours de cette semaine, Teaparker a fait une expérience pour illustrer son dernier livre sur la conservation du thé. Il nous a fait sentir deux thés. L'un dans une jarre en porcelaine qinghua ancienne (semblable à celles ci contre) et l'autre conservé dans un sachet en plastique transparent lui-même conservé dans une boite en carton. Sur la boite, on peut lire en chinois qu'il s'agit d'un Oriental Beauty de Miaoli, seconde place de la compétition locale de 2004. En fait, il s'agit du même thé. Mais son odeur dans la jarre est plus fine, pure et délicate que celle qui émane du sachet. La différence est claire: dans la jarre, on dirait un parfum de Fendi ; dans le sachet, on a des odeurs plus brutes, variées et primaires.

OK, j'ai pensé, la jarre influence l'odeur. Mais a-t-elle aussi un impact sur le goût? Pour tester cela, Teaparker m'a ensuite demandé d'infuser ces 2 thés, l'un après l'autre, dans la même théière en zhuni. Chaque élève a pu remarquer la différence. Les feuilles issues de la jarre en porcelaine donnent une infusion plus raffinée et plus harmonieuse au palais aussi. Il 'glisse' plus facilement. L'impact de la conservation est notable et positif. Or, ce n'est que la veille que Teaparker a transvasé ces feuilles du sachet dans la jarre: cette transformation s'est faite en moins de 24 heures! C'est le 'miracle de Noël' auquel j'ai pu assister!
Il n'est donc pas nécessaire d'attendre plusieurs années pour déceller l'impact d'une bonne conservation. Le thé est suffisamment sensible pour changer rapidement au contact d'un contenant différent. Quel jarre pour quel thé? Quel est l'impact de la forme, de l'âge, du matériau, de la cuisson... de la jarre?

Teaparker nous a donné des éléments de réponses durant son cours (et nous a recommandé de lire son livre). Mais plutôt que de répéter immédiatement ses conseils, je préfère faire quelques tests de vérification avec les diverses jarres en ma possession. Peut-être que vous aurez envie de faire de même? Je vous le conseille pour plusieurs raisons. D'abord, car chaque thé et chaque jarre est différente. A moins d'avoir une grande expérience, le meilleur moyen de savoir si un thé s'améliore dans une jarre, c'est d'essayer. Et puis, ce genre de test permet de nous entrainer à percevoir les détails les plus subtils entre deux thés.

Thursday, December 24, 2009

Merry Christmas et Joyeux Noël

A Christmas themed Cha Xi for my red tea, Pearl of Amber, a roasted, fully oxidized luanze Oolong.

Let me thank all my readers and especially those who have left a comment or ordered tea from me. It has been another wonderful year to share my discoveries with you.

The biggest gift for me? It's not the tea I'll make or the teapot I'll receive, but the smile on my children's faces on this night:
Joyeux Noël à tous mes amis lecteurs et lectrices en France! Comme vous pouvez le voir ci-dessus, mon sapin est prêt et la décoration en place. Mais le plus important, ce soir, sera de rendre mes enfants heureux. Je leur dois tout, car sans eux, ce blog n'existerait pas!

Tuesday, December 22, 2009

Le Talmud explique la fascination pour le vieux thé

Le hasard veut que je lise actuellement 'Difficile liberté' d'Emmanuel Levinas. Dans le chapitre Textes Messianiques, Levinas se demande quelle est cette chose promise au juste parfait dans le monde futur?:

"Rabbi Yochanan a dit: 'C'est le vin conservé dans les grappes depuis les 6 jours de la création!'
Fameuse année du cru!... un vin ancien qui n'avait pas été mis en bouteilles ; qui n'avait pas été récolté. On lui a évité tout occasion de se frelater. Vin absolument inaltéré, absolument pur. Le monde futur, c'est ce vin-là."
Pour Levinas, cela signifie que "l'expulsion du paradis et la traversée du temps promettent une perfection plus grande encore que le bonheur goûté dans le jardin du paradis."

On a là les 3 grands ingrédients qui font la fascination des vieux vins et des vieux thés:

- ils nous viennent d'un temps ancien qui nous apparait aujourd'hui, dans notre monde moderne, comme un moment de pureté originelle. Les hommes qui faisaient le thé ou le vin il y a 60, 80 ou 100 ans vivaient encore dans une certaine innocence, une simplicité. Il n'y avait point d'industrie de masse ou d'agriculture intensive. Les feuilles ou grappes récoltées étaient encore traitées en petites quantités selon des méthodes ancestrales... C'est encore plus vrai avec le puerh antique, car celui-ci provenait surtout d'arbres sauvages plusieurs fois centenaires. Bref, ces vieux breuvages nous viennent d'un temps révolu, simple et heureux.

- Avec la lente action du temps, ce breuvage a évolué en mieux, voire même à la perfection, car il était déjà parfait au départ. Le temps, l'histoire ont 'fécondé' de nouveaux arômes et affinés ceux présents au départ.

- Cette résistance au temps qui devient bonification est rendue possible par la bonne conservation. Les produits vivants sont fragiles, surtout s'ils sont tellement purs. Il convient donc de les conserver à l'abri, sous une couche protectrice.

Au final, Levinas nous dit que pour les rabbins qui discutent des textes bibliques dans le Talmud, la récompense suprême d'une vie juste réussie est le vin, bien conservé et originaire du paradis. L'équivalent pour le buveur de thé est le vieux puerh sauvage du Yunnan. C'est aussi pourquoi c'est un thé qui n'est pas fait pour être bu au début de sa voie, mais à la fin. Et après, ne vous étonnez pas si les compte-rendus de dégustation de ces vieux thés se lisent comme des textes ésotériques! Ce sont des visions de l'Eden!


(La seconde photo est de Philippe Coste)

Monday, December 21, 2009

Tea Auction in Beijing

End of December seems to be a good time for auctioning tea in Beijing! There was one last year and one yesterday. The first 6 pages are about old puerh. Fewer seem to have sold this year. Still, this auction recorded the extraordinary amount of RMB 504,000 (73,000 USD) for a 280 gram Hung Piao Sung Hao that's (supposedly) 80+ years old. That's over 250 USD per gram (6 times the price of gold)!

For a 88 Raw cake (late 1980s 7542 cake), the price is now RMB 13,440 (USD 1,950) or 6 USD per gram. Cloud's mentions a price of USD 1,300 in 2007 for this cake (see A0405)... 50% increase in 2 years and a half (we're almost in 2010)!

Pages 7 to 11 list the Yixing teapots that were for sale. You can look at the items by scrolling over the name (3rd column) and then clicking for a closer view. The 4th column indicates the estimated price range and the last column indicates the final price. No price means the item failed to reach the minimum bid. This was often the case for the Yixing teapots on this auction. And I agree there were few designs I liked. The star of the auction, a zisha Shi Piao Hu sold for RMB 896,000 (USD 130,000)! -My hungni Shi Piao is almost just as beautiful! Well, almost ;)-

The best selling items on this auction were the old Japanese tetsubins on page 12 and 13. Only 2 failed to sell. Gold and silver decorated tetsubins very particularly appreciated. This kind of decoration shows that these kettles weren't for common people, but for the most powerful and rich Japanese. Now they belong to rich Chinese. A sign of changing times...

Article 5 from this auctioning company states that "the Company cannot guarantee the genuineness or fakery or the quality of the Lot (...) Bidder and/or his/her/its agent shall bear the responsibility of carrying out his/her/its own inspection and investigations as to the nature of the Lot." The key points are in the fine print.
With the pictures of old puerh and teapots, it can be fun to play Sherlock Holmes. For instance, can you spot what's wrong with this cake or this teapot? (I have posted my answer in the comments).

Update: The winner is Nerval. This wine taster will receive 25 grams of winter 2009 Dong Pian from Zhu Shan. He will find it interesting that, contrary to wine, the later the harvest, the lighter and fresher the Oolong tastes. However, yields also drop and price increase as well.

The runner up is Tyler. He wins a 25 gram sample of winter Jinxuan Oolong. This is the tea that has blown Jeff away.
(Please send me an email with your postal address to claim your prize).

Friday, December 18, 2009

December Dong Pian from Zhu Shan

Cultivar: Luanze (qingxin) Oolong
Harvest: December 9, 2009 by hand
Origin: Zhu Shan, Nantou county, Taiwan
Elevation: 300 meters.
Process: Rolled, light oxidized, unroasted.

As usual, for my first encounter with this tea, I use competition style brewing: 3 gr for 6 minutes with boiling water in the white porcelain competition set.

Small leaves indicate a low elevation. The dry leaves have a very fresh and light lavender fragrance.

The tea brew is clear and shiny. It has a light yellow color with hints of green.

The brews smells are fresh grass and cold flowers, osmanthus.

The taste is light, both refreshing and warm. It's a feeling of sunshine in the winter: the air in the mouth is cool, but at the same time one can feel the warmth the sun left on the leaves. That's why it is mostly sweet and dry with the sustained aftertaste of luanze Oolong.

Very typical for Dong Pian is the shape of the open leaves. Instead of harvesting just 1 bud and 2 leaves, the Dong Pian harvester will pick more leaves on 1 stem. Usually it's 4 or 5, but on this example, we see that we can find up to 7 leaves! The colder and shorter days of December mean little leaf growth. The Dong Pian yields are very small. The buds that grow between each leaf and stem bring light fragrances. To get more taste, more big leaves are included in the harvest.

The result is a very light, 'green', low altitude Oolong that seems never to overbrew. This is as light as fresh as it gets for Oolong, except for the (more expensive) high mountain Oolongs. That makes it a wonderful Oolong to introduce friends and family to the world of Chinese teas. If the water is near boiling, then it's really difficult to 'misbrew' it. And for beginners, it's better to start practicing with good and affordable leaves. It takes the pressure of failure away. Also, since this is a tea that can brew long, it lets you make a very relaxed gongfu cha: a few seconds more or less won't matter.

This tea comes from this area (on the left of this picture) in Zhu Shan. The whole harvest consisted of only 50 kg, which is quite low for plantations in this region, but consistent with the late winter season.

The weather in early December was very sunny and dry. It explains the sweetness of these leaves. It also explains the growth of these leaves. These two days, a cold front has reached Taiwan and temperatures have plummeted. There are first reports of snow in the high mountains. With such cold conditions, plantations sleep and stop producing Dong Pian leaves.

The young Zhu Shan farmer, his wife and kid as they took me on a tour of their plantations.
They love their land and their work.

Thursday, December 17, 2009

Jarres à thé

La sortie du livre 'Conserver le thé et le transformer en or' de Teaparker m'a inspiré ces photos de mes jarres à thé. On remarquera la grande variété de matériau, de taille, d'épaisseur et de style. On a aussi bien du zisha que de la porcelaine blanche, du céladon, de la potterie émaillée et de l'étain.
Une première certitude: ces jarres surpassent en beauté les sachets plastiques dans lesquels le thé est vendu de nos jours. Elles ont toute leur place sur un Cha Xi, à côté d'une théière ou d'une coupe à thé.

Comme tous les accessoires à thé, les jarres combinent esthétisme et fonctionalisme. C'est de l'art utile, de l'artisanat.

La plupart des feuilles de thé craignent l'air, le soleil et l'humidité. Les jarres vont d'abord protéger le thé contre ces éléments pour qu'il reste frais et garde ses saveurs.

Mais préserver le thé tel qu'il est n'est qu'une première étape. Le thé est un produit vivant qui va se transformer avec le temps. Si l'on choisit le bon thé et la jarre qui correspond, alors on peut même espérer voir le thé s'affiner et se bonifier.

Un Hung Shui Oolong dans une jarre en porcelaine ou bien un puerh de qualité conservé dans une jarre en zisha pourront devenir des thés extraordinaires: choisis avec amour, gardés avec soin et les bus avec joie et respect.

Tuesday, December 15, 2009

Chang Cha Sheng Jin, by Teaparker

Teaparker's latest book is available! It is from the same collection as Cha Xi - Mandala, Cha Hu and Cha Bei.

Its title means: store tea and turn it into gold. Its subject, obviously, is collecting tea.

At auctions, old puerh prices have reached 3 times the price of gold. This means that collecting tea could even be a good investment.

In this book, Teaparker answers the questions a potential collector would ask: What teas are well suited for collecting? How does good tea evolve with time? What is the impact of roasting? What is the impact of using different materials to store tea: Silver? Porcelain? Zisha? Pewter? How to appreciate old tea?...

This book is in Chinese, but, as always, the pictures of the tea accessories are stunning. They feel like this excellent picture a reader submitted 3 years ago:


Monday, December 14, 2009

1989 Jiang Cheng Puerh

Cette brique continue d'évoluer favorablement depuis l'an dernier. Cette fois-ci, j'ai plus généreusement dosé ses feuilles pour en ressortir toute la force de ses arômes. Et comme c'est un thé qui supporte bien les longues infusions, cela me permet d'en faire des tasses serrées comme un expresso italien!

Je ne peux m'empêcher de le comparer, dans ma tête, avec mon puerh cru en vrac 'révolutionnaire' du début des années 1970s (et mon autre vrac, mi 1960s). Pour bien comprendre les puerhs vieillis, le mieux est d'avoir un étalon d'excellente qualité auquel les comparer.

La progression entre les infusions correspond bien à ce qu'on attend d'un vieux puerh: au début, il a surtout des odeurs 'anciennes', lourdes, chaleureuses et moelleuses. Puis, les infusions se font plus légères et le thé semble rajeunir et retrouver son énergie crue et sauvage. C'est très bien fait et un régal à déguster. Cependant, par comparaison, cette évolution au fil des infusions est un peu trop évidente. Pour mon 'étalon', l'évolution entre les infusions est bien plus modérée et fluide.

Cette impression de boire 2 types de thés vient donc du mélange de deux types de feuilles dans cette brique. Ce 'blend' est le savoir-faire et le secret des producteurs de puerh compressé. Ils cherchent le bon dosage et des saveurs similaires pour que le mélange soit homogène et harmonieux. C'est si bien fait ici que j'ai longtemps cru que cette brique n'était pas un mélange. Mais je pense maintenant que cette brique contient aussi une petite portion de puerh cuit.
Le puerh est un thé bien difficile! Pour progresser, il faut se remettre en question et apprendre de ses erreurs...
Pour ce Cha Xi, j'ai employé cette théière Run Yi (潤怡) en Hungni d'Yixing sans filtre interne. Sa contenance est de 8 cl pour 95 grammes. Ses proportions (bec, boule du couvercle et anse) sont très harmonieuses. Sa petite taille permet de bien concentrer les infusions. Et sa glaise permet de les adoucir.

Thursday, December 10, 2009

Le thé et les idées cadeau

Le journaux et magazines sont pleins d'idées pour Noël: montres, parfums, vins, high-tech, bijoux... Ce sont les objets du luxe moderne et planétaire. On les retrouve dans tous les aéroports, toutes les grandes villes. Une marque de renom, un marketing ciblé et des produits de qualité, mais standardisés.

Pour le thé, il existe aussi une tendance de vouloir en faire un produit de luxe (notamment pour les thés en sachets!). Dans cet esprit, voilà comment je pourrais décrire ma sélection:

"Stéphane Erler est un Français passionné de thé et fondateur du célèbre blog franco-anglais TeaMasters. Il est disciple de Teaparker, l'auteur de plus de 20 livres consacrés au thé et l'un des experts indépendants chinois les plus réputés. Résidant à Taiwan, chaque saison Stéphane Erler parcourt les plantations et sélectionne les meilleurs lots de thés haut de gamme. Aucun mélange ou ajout de parfum n'est nécessaire pour ces thés frais. Une grande partie des thés choisis sont organiques. Ils proviennent tous de petites exploitations familiales, acquis dans un esprit de commerce équitable. Sa sélection contient aussi des thés rares et anciens aussi précieux que l'or..."

Mais si le thé de qualité est effectivement rare, ce qu'il a de plus formidable est sa préparation. Si on verse quelques feuilles dans un bol et qu'on laisse infuser quelques minutes, on obtiendra un thé désaltérant. Mais si l'on prend le temps de se confectionner un Cha Xi en harmonie avec son thé, alors on touchera, si tout se passe bien, au sublime. Car le thé n'est pas un produit fini. Il faut le faire ou que quelqu'un le fasse pour nous. Et, ce qu'il a d'incroyable, c'est que ces feuilles ont une telle sensibilité que mieux on les prépare, meilleur sera leur goût. Plus on maitrise la technique, plus on saura maximiser le potentiel du thé. Plus on est calme et concentré, et mieux on appréciera les infimes variations entre chaque coupe.

Les feuilles en vrac sont un produit noble, mais encore brut, très proche de leur état naturel. L'homme a du composer avec la terre et le ciel pour les produire. Cette 'violence' primaire et masculine se retrouve encore dans l'acte d'achat: le plus fort et le plus riche est souvent celui qui triomphe dans ce combat pour les meilleurs thés (thés de compétition, ventes aux enchères). Pour humaniser et civiliser le thé, il faut associer à la possession masculine, la douceur féminine de la transformation.

L'important est donc la manière, douce, dont on prépare le thé. Plus on le comprend et l'apprécie, plus on cherchera à faire de l'infusion un acte de création et de beauté. On laisse parler ce qu'il y a de plus doux et aimant en soi. Ainsi, avec le Cha Xi, il y a à la fois la maitrise d'une technique (gongfu cha) et une recherche esthétique qui reposent sur des siècles d'histoire du thé et de la potterie. Notre apport personnel, notre choix des ustensiles, nos gestes, notre compréhension de cette culture ... comptent autant que le thé. Ils le complètent.

Le plus beau cadeau n'est pas d'offrir du thé ou un accessoire, aussi cher soit-il, mais une préparation d'un thé en Cha Xi. Pour moi, le luxe est là: prendre son temps pour transformer le geste quotidien le plus anodin, boire, en un moment d'harmonie, de culture et de bonheur pour tous nos sens.

C'est mon cadeau préféré, celui que j'ai reçu un jour et que je partage depuis, avec vous, grâce à mon blog! Je vous remercie pour votre intérêt toujours grandissant et vous souhaite de bien préparer vos fêtes de fin d'année!