Tuesday, September 02, 2014

Yiguang Shan Hung Shui Oolong printemps 2012

Yong Lung fort d'hiver 2013, Yiguang Shan 2012 et Shanlinxi 2014
C'est la rentrée! L'automne et sa fraiche saison approche (ou bien est déjà là, me dit-on). Voici une bonne occasion de nous pencher sur les Hung Shui Oolongs ces prochaines semaines. Il s'agit de ces Oolongs torréfiés qui allient le fruité et la fraicheur du Oolong avec l'impression chaleureuse et douce de la torréfaction. Cette torréfaction intervient lors de la dernière étape de production du thé, lors du séchage. Pour rappel, voici les 3 méthodes de torréfaction:
De gauche à droite:

- Traditionnelle: au-dessus de charbon de bois incandescent, le thé est placé dans des panier en bambou.

- Manuelle électrique: On garde le panier en bambou traditionnel, mais cette fois la chaleur provient d'une résistance électrique.

- Four électrique: Ce four (dont la forme rappelle plus le frigo), permet de sécher/torréfier de nombreuses couches de thé les unes au-dessus des autres. C'est un gain de place et de temps pour le fermier. Cependant, pour les meilleurs productions (destinées au concours de Dong Ding, par exemple), on utilisera plutôt la première ou la seconde méthode.

Le thé que je propose d'évaluer aujourd'hui est un revenant! Il s'agit du Hungshui Oolong d'Yiguang shan du printemps 2012 (récolté à la main le 6 avril). Il a été torréfié une première fois, au four, au printemps 2012. Cette première torréfaction fut assez légère, afin de préserver la fraicheur de cet Oolong de 700 mètres d'élévation.

Or, bien que conservé sous vide, cet Oolong avait perdu de sa torréfaction au printemps 2014. Je renvoyai donc mon stock chez mon producteur et il me le torréfia une seconde fois (au four). Cette fois, naturellement, la torréfaction est un peu plus forte que lors de la première fois. Ce genre de retorréfaction est très habituel chez les marchands de thé à Taiwan. C'est une manière de redonner de la fraicheur ou plutôt son contraire, la force du feu, de la chaleur, aux feuilles et aux infusions. Pour aller plus vite, les marchands torréfient souvent des restes de batchs différents ensemble. (Ce n'est pas le cas ici: mes feuilles n'ont pas été mélangées à d'autres). Le problème, c'est que lorsqu'on torréfie trop souvent le thé, il a tendance à perdre de sa fraicheur et ses feuilles se carbonisent et restent figées. Il est donc important de vérifier que les feuilles continuent de bien s'ouvrir après quelques infusions.
Ces feuilles ont eu le temps de reposer un peu, depuis le printemps. Retorréfiées, elles ont perdu leur couleur vive. L'infusion, quant à elle, a pris une couleur plus dorée et foncée. Les odeurs sont plus mûres et profondes. La première couche me fait penser au pain sorti du four. Puis, je sens aussi des odeurs de viande and même de fromage un peu fumé! C'est aussi un thé qui a beaucoup de corps et de présence en bouche. Son degré de finesse et de moelleux dépend beaucoup de comment on le prépare. Mais pour bien faire sortir ces saveurs, il est essentiel de bien préchauffer son gaiwan ou sa théière.

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